STEP de Furania : de l’eau usée à l’énergie verte
Située à La Fouillouse, en périphérie de Saint-Étienne, la station d’épuration (STEP) de Furania est bien plus qu’un simple équipement de traitement des eaux usées. Véritable modèle d’économie circulaire et de transition énergétique, elle transforme chaque jour les déchets issus du traitement des eaux en énergie renouvelable injectée dans le réseau de gaz naturel.
Une station au cœur de la transition énergétique
La STEP de Furania traite quotidiennement entre 35 000 et 50 000 m³ d’eaux usées, soit l’équivalent de 282 000 équivalents-habitants répartis sur dix communes de la métropole stéphanoise. Une fois les eaux nettoyées, il reste un sous-produit naturel : les boues d’épuration. Celles-ci ne sont pas considérées comme des déchets, mais comme une ressource qui va être valorisée en biométhane. Furania démontre qu’une station d’épuration peut devenir un pilier de la transition écologique en transformant ce qui était hier un résidu en une ressource précieuse pour demain.
Une partie des boues est réinjectée dans les bassins d’aération, tandis que l’autre est dirigée vers une filière de valorisation. Passées sur des tables d’égouttage pour éliminer un maximum d’eau, elles rejoignent ensuite l’un des deux digesteurs de 4 500 m³ chacun.
La méthanisation : une valorisation performante
Dans ces digesteurs, les boues et graisses sont chauffées à 37 °C et soumises à un processus de fermentation appelé méthanisation. Cette dégradation naturelle de la matière organique produit un gaz riche en méthane : le biogaz.
Le biogaz est ensuite capté et purifié selon un processus en trois étapes :
- Prétraitement sur charbon actif : pour éliminer les composés organiques volatils et le sulfure d’hydrogène.
- Épuration membranaire : séparation du méthane (CH₄) du dioxyde de carbone (CO₂) grâce à des membranes à trois étages.
- Odorisation : ajout d’une odeur pour des raisons de sécurité avant l’injection dans le réseau.
Ce biométhane est injecté directement dans le réseau de gaz naturel à un débit de 120 Nm³/h, avec une capacité d’extension à 140 Nm³/h. Depuis décembre 2019, cette production permet d’alimenter jusqu’à 1 600 foyers, remplaçant une part significative d’énergie fossile par une énergie locale et renouvelable.
Un cycle de traitement exemplaire
L’optimisation ne s’arrête pas à la production de gaz. Après leur passage dans le digesteur, les boues résiduelles sont envoyées dans des centrifugeuses pour une séparation finale de l’eau. Il en ressort des boues sèches qui sont incinérées. Sur les 15 000 tonnes de boues produites chaque année, seules 2 000 tonnes de cendres subsistent — elles sont elles-mêmes recyclées en cimenteries, fermant ainsi la boucle de la valorisation.
Ce projet, piloté par Saint-Étienne Métropole, exploité par Suez et conçu avec l’expertise de Stereau, illustre un cycle vertueux où traitement de l’eau, réduction des déchets, production d’énergie renouvelable et recyclage s’imbriquent parfaitement.